L'imparfait du subjonctif
L'imparfait du subjonctif ne s'emploie plus qu'à l'écrit. On ne le trouve jamais à l'oral. Pourtant, si on se réfère aux règles de concordance des temps, il retrouve un grand rôle dans la grammaire française.
En théorie, lorsque la principale est à l'imparfait ou au passé, il faut répercuter cette marque du temps dans la subordonnée. On utilise alors soit l'imparfait soit le plus-que-parfait du subjonctif.
Lorsque la principale est au conditionnel présent, on peut mettre la subordonnée soit au présent soit à l'imparfait du subjonctif même si dans la pratique, on utilise plutôt le présent du subjonctif dans ce cas-ci.
- il faudrait qu'il vienne demain ou il faudrait qu'il vînt demain.
- il aurait fallu pour cela qu'il fût venu plus tôt.
- il fallait qu'il vînt demain.
- il fallait pour cela qu'il fût venu plus tôt.
Les deux phrases ci-dessus sont grammaticalement complètement exactes mais on se rend bien vite compte que plus personne ne s'exprime comme cela. On préfère ne pas respecter la concordance des temps et l'on dit :
- il faudrait qu'il vienne demain.
- il faudrait pour cela qu'il soit venu plus tôt.
À l'écrit, on retrouve cependant encore l'emploi du subjonctif imparfait à toutes les personnes pour les auxiliaires avoir et être et seulement à la troisième personne du singulier pour les autres verbes.
- Il avait agi ainsi pour que nous eussions le temps de riposter.
(avoir, toutes les personnes)
- Il nous prévint pour que vous fussiez en état d'agir.
(être, toutes les personnes)
- Je le prévins pour qu'il sût à quoi s'en tenir.
(autres, 3e personne du singulier uniquement)
Pour les autres personnes, on préfère finalement changer la phrase afin de ne pas alourdir la phrase.
- Il désirait que vous arrivassiez le plus vite possible.
(correct mais personne ne l'écrit)
- Il désirait que vous arriviez le plus vite possible.
(incorrect et mal admis dans la langue surveillée)
- Il désirait vous voir arriver le plus vite possible.
(tout à fait correct, on contourne le subjonctif)