L'accent circonflexe
L'accent circonflexe (parfois appelé "le chapeau" pour faire moins scientifique) peut se placer sur toutes les voyelles sauf le y : â, ê, î, ô et û.
Son rôle est multiple puisqu'il est à la fois historique, il sert également à distinguer les mots et il fait partie des terminaisons normales de certains temps.
L'accent circonflexe historique
Dans le cas de certains mots, l'accent circonflexe provient de l'évolution de la langue. Il remplace souvent le e et le s de certains mots. On retrouve cependant l'ancienne orthographe dans le dérivé du mot (forêt/forestier) ce qui permet de deviner la place de l'accent :
- âge s'écrivait autrefois eage
- tête s'écrivait autrefois teste
- forêt, forestier
- vêtement, vestimentaire
- hôpital, hospitalier
- fenêtre, défenestrer
Cette évolution nous viendrait du moyen-âge. À cette époque, le papier était rare et l'imprimerie n'existait pas. Pour économiser de la place, les moines chargés de recopier les livres remplaçaient parfois le s de certains mots par un s au-dessus de la consonne. Au fur et à mesure, le s est devenu un ^ jusqu'à ne plus prononcer le s de ces mots.
L'accent circonflexe de différenciation
Pour d'autres cas au contraire, l'accent circonflexe permet de faire la différence entre deux mots. Typiquement, le participe passé de devoir est dû afin de ne pas le confondre avec l'article du (du pain).
- que je crûsse (imparfait du subjonctif du verbe croître)
- crû (participe passé de croître) à distinguer de cru (verbe croire et adjectif)
- le nôtre et le vôtre à distinguer des pronoms possessifs notre et votre
L'accent circonflexe des terminaisons
Lorsque le "i" est suivi d'un "t", on retrouve un accent circonflexe. Par exemple pour les verbes en aître et oître : il disparaît, il croît...
Note : cette forme tend à progressivement disparaître car l'Académie française recommande de ne plus mettre l'accent circonflexe sur ces verbes : apparaitre, il apparait, comparaitre, il connait, croitre etc. Mais attention si vous les utilisez, sachez les justifier!
Et enfin, à l'imparfait du subjonctif :
- qu'il mangeât
- qu'il eût mangé
- il fût venu